14 août 2012

De la politesse, s'il vous plaît !

Vous allez peut-être me trouver un tantinet vieux jeu, mais je lance ce soir un souhait solennel : le retour de la politesse, ou des bonnes manières si vous voulez. Bref, le retour à un savoir-être. Pourquoi un sujet si futile, alors que les dossiers d'actualité ne manquent pas ? Tout simplement en raison de faits vécus ou entendus aujourd'hui même qui m'ont rendue perplexe. Et comme vous l'avez peut-être déjà remarqué, ils me servent souvent de prétextes pour vous écrire...

Dans le cadre de notre travail, ma collègue Audrey et moi-même avions le privilège de recevoir en magasin un célèbre artiste parfumeur lors d'une visite exclusive à Montréal en vue de rencontres avec les médias. Vous comprenez le contexte, n'est-ce pas ?

C'est maintenant que ça se corse... Un autre collègue, en charge du service de thé et café, s'est discrètement avancé auprès de notre invité pour s'acquitter de sa tâche. Tout allait donc bien quand il a lâché : « est-ce je peux t'offrir un café ou un thé ? ». Peut-être que certaines ou certains d'entre vous n'avez pas remarqué le faux pas, tant le tutoiement est une pratique étendue dans toutes les sphères de notre société... Mais vous vous rendez compte qu'il l'a tutoyé alors qu'il ne le connaissait ni d'Ève ni d'Adam ! Nos oreilles ont bien failli se décoller tant nous étions dépitées par un tel manque de subtilité. Entendons-nous bien, je ne m'indigne pas de son faux pas (d'autant plus qu'il est un excellent collaborateur et que sa langue maternelle est l'anglais), mais plutôt de ce laisser-aller généralisé qui nous fait perdre nos repères dans nos relations interpersonnelles et qui engendre très - trop - souvent des faux pas comme celui-là à diverses occasions. Les bonnes manières semblent devenues désuètes ou d'une autre époque.  Le monde du travail n'y échappe guère. Ainsi, si l'on peut se réjouir au Québec de ne pas subir cette hiérarchie patriarcale comme celle bien ancrée en France, je suis d'avis qu'une petite dose ne ferait pas de mal pour remettre les pendules à l'heure... de la politesse et du savoir-être.

Et si, en dehors de nos cercles d'amis, nous laissions tomber les « salut » ou « bye » si faciles, et retrouvions le bel usage d'un « bonjour monsieur » ou d'un « au revoir madame ». Si nous arrêtions d'associer automatiquement le vouvoiement à une attitude hautaine ou à une volonté de prendre ses distances. Si, plutôt que de nous étonner quand un enfant use de politesse envers ses semblables ou même de soin envers les choses qui l'entourent, nous reconnaissions que c'est tout simplement la moindre des choses. Je me souviens encore de ce jour où j'attendais de me faire servir à la pharmacie (vous savez comme cela peut être long). Ma fille avait 6 ou 7 ans et portait des bottes de pluie. Alors qu'elle voulait s'asseoir sur une chaise et y mettre ses pieds, elle a pris le soin de se déchausser. Une personne âgée n'a pu s'empêcher de me faire remarquer à quel point elle était émerveillée par ce geste pourtant si simple. Si naturel quand il y a un respect de son environnement qui est aussi celui des autres.

Sur ce, je vous souhaite une excellente semaine.

Au revoir, chers lecteurs.

1 commentaire:

  1. Alors là, madame Coupé, vous visez juste. Je ne cesse de pester contre ce relâchement de nos moeurs civiles. Il me semble en effet que la jeunesse, surtout, fait montre d'un manque flagrant de savoir-vivre...

    Adolescent, j'ai fréquenté une école privée, et j'estime que le contexte dans lequel j'ai été formé m'a permis de me familiariser aux fondements d'un civisme certain. Et je me félicite d'être maintenant en mesure de faire de même avec mon enfant !

    Mais qu'en est-il de la formation académique de notre époque ?

    M. Maillette

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