24 août 2012

Aux urnes, les jeunes !

« Aux urnes, jeunes citoyens! Le pays a besoin de vous! ». Cette jeunesse que l'on aime tant diaboliser et que l'on dépeint souvent comme prétentieuse et gâtée, nous en avons tout à coup besoin pour sauver la patrie... Il faut vraiment être mal pris pour lui mettre sur le dos une telle pression, d'autant plus que le choix n'est facile pour personne dans le cadre de ces élections sans lumière au bout du tunnel. Vous allez me dire que je suis pessimiste ou perpétuellement râleuse, et vous aurez peut-être raison. Mais sentez-vous un vibrant projet de société, vous? Toutes ces promesses bidon, vous les croyez? Ce marasme actuel a été créé chez nous et entre nous, alors qu'est-ce qui nous garantit que, lorsque nous serons maîtres chez nous, le bordel ne sera plus? Cette guerre d'image, de mots et de langage non verbal trop souvent mis de l'avant, ça ne vous agace pas? Alors pourquoi en serait-il autrement pour nos jeunes? Pourquoi seraient-ils emballés alors qu'ils voient leurs «aînés» si cyniques? Eux qui ont peut-être vu leurs propres parents se détacher peu à peu du discours politique par dépit ou par lassitude. Comment peuvent-ils rêver alors que tout est question de sous autour d'eux, jusqu'à l'éducation qui a dorénavant - non, depuis pas mal de temps - une valeur marchande?

Mais attention, il y a aussi des jeunes qui sont déjà vieux. Combien sont-ils à nommer l'achat d'une maison comme premier grand projet de vie? Combien sont-ils à avoir hâte d'intégrer le monde du travail pour pouvoir être financièrement indépendants et se procurer enfin leur voiture, leur écran plasma, ou encore constituer un REER? Combien sont-ils à préférer partir à la découverte du monde, sac sur le dos, plutôt que de penser à s'établir ?

Françoise Sagan avait dit que la jeunesse était la seule génération responsable. Hum, peut-on aller si loin? Seront-ils si nombreux aux urnes le 4 septembre prochain? Nous le verrons bien, mais espérons surtout un fort pourcentage de vote de la population dans son ensemble, ce qui serait peut-être le signe de la fin de son désamour envers tout ce qui est politique. Et puis, quand on y pense bien, il y a des jeunes vieux et des vieux jeunes, n'est-ce pas?

Et ce sont ces jeunes et ces vieux qui façonnent le visage et la force du Québec d'aujourd'hui. Les gens, c'est ça la véritable mine d'or d'un pays. Alors, pour ma part, j'ose espérer que le prochain gouvernement québécois saura investir dans l'avenir de sa mine d'or avec la même ambition que celle qui est prêtée actuellement au développement d'une soi-disant mine d'or dans le Nord. Car, je l'ai déjà écrit, je veux évoluer dans une société de savoirs plutôt que d'avoirs.

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