Je
passe actuellement quelques jours avec mon amie Karole dans la ville balnéaire
d’Old Orchard (Maine) très fréquentée par de nombreux Québécois. Pour ma part,
c'est la première fois, depuis que je vis à Montréal (17 ans), que je visite ce
coin de bord de mer, ma foi, fort agréable... si vous ne passez pas votre
séjour dans le centre animé (ou surexploité selon vos goûts) de la petite
ville, ni même sur quelques-unes de ses plages trop bondées. Un repérage des
lieux s'impose donc si vous ne connaissez pas l'endroit. C’est ce que nous
avons fait, et après quelques petites marches, nous avons découvert des petits
havres de paix et de beauté (le sable est d'une finesse incroyable) en allant plus
vers le nord (Pine beach, etc.). Le coup d'oeil sur certaines résidences vaut
le détour, certaines étant le lieu de villégiature de nombreuses familles, petites
ou grandes, de la côte est des États-Unis.
Ce
séjour au bord de la mer me fait un bien fou (merci Karole !), car si je ne
suis pas née auprès d'elle, j'ai vécu mon enfance et une partie de mon
adolescence non loin de celle qui n'est certes pas considérée comme la plus
belle mais elle l'était pour moi : la mer du Nord, plus précisément la plage de
Malo-les-Bains proche de la ville de Dunkerque située à la pointe nord de la
France. J'entends encore ma mère décider d'un coup de tête de nous emmener mon
frère, ma soeur et moi prendre un bain de soleil un de ces mercredis après-midi
où nous n’avions pas d’école. Croyez-moi, les maillots de bain, crèmes solaires,
chapeaux et casquettes, sans oublier les sandwiches au jambon, étaient prêts en
un tour de main. De super souvenirs. D’ailleurs, je me suis promis de revivre
un jour dans une ville au bord de la mer. Elle me manque terriblement.
Toutefois,
si son paysage et ses embruns sont revigorants, ses « composantes humaines »
peuvent parfois donner le bourdon à toute personne esseulée de son état. Comme
moi. Car, voyez-vous, Karole et moi sommes deux filles célibataires au pic de
leur forme et de leur désir le plus cher de trouver l’amour avec un grand A. De
vraies romantiques dans un monde de performances mathématiques…
Bref,
imaginez deux amies dans un univers de familles réunies sous le soleil (grands-parents,
oncles, tantes, enfants) toutes aussi joyeuses les unes que les autres. Nul
doute que l’une passe certainement pour la compagne de l’autre. Difficile alors
d’entreprendre une technique d’approche ou d’en encourager une de la part de
tout individu de la gent masculine... Et cette petite voix intérieure, ma
véritable ennemie depuis quelque temps, qui n’arrête pas de me souffler : « ah,
ils en ont bien de la chance, ces couples parfaits et leur progéniture à la
chevelure blonde comme les blés. ». Fort heureusement, Karole, ma vraie amie, sait trouver les mots
justes : « tu sais, il y en a certainement parmi eux qui envieraient ta
liberté et ton libre choix dans tout ce que tu entreprends. » me
rappelle-t-elle. « Et puis, quand on y pense bien, le meilleur est à venir,
non ? ». Elle a peut-être raison.
Je décide alors de zieuter mieux mon horizon. Hum, c’est vrai que je n’avais
pas entendu ce père de famille utiliser le sifflement comme seul moyen pour
appeler ses enfants, comme il le ferait pour un chien, ou encore cette femme
qui attend inlassablement que son mari ait fini sa partie de pétanque entre
copains pour ne plus surveiller les enfants et enfin pouvoir mettre les pieds
dans l’eau. Sans oublier ce couple qui n’a échangé que quelques mots en deux
heures, et s’est décidé à rentrer au bercail, seulement après que l’Homme avec
un grand H eut fini de remballer le bardas (car, bien entendu, seul monsieur maîtrise
la technique de pliage de chaises de plage). « Beau mec à 9 heures ! » hurlais-je
presqu’à Karole qui, malheureusement, ne distingue pas encore bien sa gauche de
sa droite (et dire que c’est elle qui conduit..). Tant pis pour elle, j’aurais
ouvert les yeux pour deux. Et ce n’était certes pas désagréable du tout dans ce
cas-là. Finalement, il est vrai qu’il serait bien plus simple de se concentrer
sur ce qui est à venir plutôt que de s'ennuyer à mourir.
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