28 août 2011

L'été n'est pas fini !

Faites-vous partie de ceux et celles qui, comme moi, trouvent que l'été est de plus en plus court, tant on a tendance à l'écorcher dès le début du mois d'août ?

À peine celui-ci entamé, on s'échine à parler de rentrées. Rentrée des classes, rentrée parlementaire, rentrée littéraire, rentrée des plantes...  Les produits d'Halloween font leur apparition dans certains magasins quand ce n'est pas les vêtements de neige qui occupent quelques rayons de grandes surfaces. On n'est jamais trop prudent...

Dès lors, l'été se conjugue presque au passé tandis que l'automne s'accorde au présent. Le futur n'est jamais bien loin. On l'anticipe, on l'espère, on l'appréhende, mais jamais on ne l'oublie. Pourtant, une vraie pause, ça ferait du bien, non ? Où est-il ce bouton poussoir qui arrêterait le cours des heures ?

De mon autre vie, de l'autre côté de l'Atlantique, je me souviens encore très bien de ce sentiment de liberté et de bonheur quand, à l'école, sonnait la cloche du grand départ et le début des grandes vacances. Un vocabulaire précieux revenait dans la bouche des petits et grands : soleil, sieste, camping, apéro, jeux. Bref, farniente. À la fin du mois de juillet, il fallait voir ce ballet de caravanes qui se croisaient sur l'autoroute du soleil qui traverse littéralement la France du nord au sud. Les « juillettistes» remontaient chez eux tout bronzés tandis que les « aoûtiens », reconnaissables à leur teint pâlot, descendaient, à leur tour, se la couler douce sur les plages du Midi. Même si je suis partie depuis pas mal d'années, je suis certaine que ce va-et-vient fait encore partie du paysage estival en France. Un passage obligé qui fait partie de mes meilleurs souvenirs d'enfant.

Vous aurez compris qu'il y a pas mal de temps de cela. Aujourd'hui, mon rythme de vie - et peut-être le vôtre - prend parfois l'allure d'une véritable course contre la montre. Si l'actualité mondiale s'emballe dans un coin de la planète, j'y suis entraînée à l'instant T. Si je ne réponds pas au téléphone, pas de problème, on peut me rejoindre sur mon cellulaire ou par courriel.

Nous sommes tellement « programmés » que nous assistons à un nouveau phénomène (ou tendance marketing anti-consommation...), soit l'apparition de nouveaux espaces pour nous permettre de souffler, de nous déconnecter et de reconquérir un temps à soi. Récupérer un peu de ce temps qui pourtant nous appartient devient ainsi un luxe. Quelle farce quand même !

Et si nous n'attendions pas après les autres pour remettre nos pendules à l'heure et recommencer à savourer notre temps, quitte à le perdre ?




21 août 2011

Pensée du jour

En ce 21 août, les rebelles libyens sont aux portes de Tripoli. On dit que les jours de Kadhafi sont comptés. Tout comme ceux de milliers de gens si l'affrontement se transformait en bain de sang...

18 août 2011

Racistes, les Québécois ?

Ces jours-ci, on parle beaucoup de l'intégration et de la sélection des immigrants au Québec. Si je vais vous parler de mon expérience personnelle, croyez bien que je n'oserai jamais me comparer à toutes ces personnes qui, bardées de diplômes et qui parlent mieux français que vous et moi, se retrouvent à exercer des métiers certes tout à fait honorables, mais absolument pas à la mesure de leurs compétences. J'éprouve ainsi toujours de la tristesse quand j'entends l'histoire de ce chauffeur de taxi (un parmi tant d'autres) tiraillé entre la déception de ne pas faire vivre dignement sa famille ici et la honte qu'il ressent face à sa famille dans son pays d'origine.

N'immigre pas qui veut
Avant tout, il faut savoir que la sélection des immigrants résulte d'un processus extrêmement long et ardu.  Je fais partie de la cohorte de ceux acceptés en 1995 avec, en poche, un certificat d'immigrant permanent. Pour l'obtenir, voici un petit résumé des démarches que j'ai suivies : réunion d'information à Paris et entrevue avec un conseiller d'immigration, élaboration d'un dossier de candidature complet (état civil, expérience professionnelle, pécule financier disponible), examen médical (avez-vous la syphilis ?) et enfin paiement d'un montant d'immigration (pas mal élevé) à l'acceptation du candidat.
Durée du traitement : 1 an.

Pas de racisme, mais des préjugés
J'ai immigré à l'âge de 28 ans, j'avais déjà presque dix années d'expérience de travail derrière moi. J'ai été acceptée comme immigrante uniquement parce que j'étais dans ce que l'on appelle un marché du travail porteur (comprendre « il peut y avoir de la place pour vous »). Certains métiers étaient complètement écartés. Ainsi, si vous étiez enseignant, c'était un non d'office. Bref, débarquée à Montréal, j'ai commencé à répondre à des annonces, sans succès. J'ai passé les examens d'aptitude de nombreuses agences de placement, sans succès. Non pas que mes examens étaient ratés (bon, c'est vrai que mon accent anglais portait à sourire), mais on me répondait généralement que je n'avais pas d'expérience sur le marché québécois. Normal, puisque je n'avais pas encore commencé ! Sans oublier le fait que « les Français repartent de toute façon généralement au bout de deux ans», comme on me l'a dit à deux ou trois reprises.

Bredouille et consciente que mes économies fondaient comme neige au soleil, j'étais alors prête à travailler dans un domaine différent du mien (les communications). J'ai donc offert mes services dans les boutiques de la rue Saint-Denis. Toujours sans succès. On me répondait cette fois que j'avais trop d'expérience...

J'ai alors enfourché mon vélo et j'ai déposé mon CV au Service des ressources humaines de grandes entreprises du centre-ville de Montréal. Peu de temps après, une personne de l'une d'entre elles m'a appelée. Elle recherchait une candidate pour l'un de ses clients. C'était l'Orchestre symphonique de Montréal. Sa directrice, Michelle Courchesne, actuellement membre du gouvernement Charest, m'a donné ma chance.  J'ai débuté ma « carrière » au Québec comme assistante à la direction générale et artistique (Charles Dutoit) de l'Orchestre.

Ce fut la première expérience d'une longue série qui, 16 ans plus tard, m'a permis d'intégrer plusieurs domaines d'activité du marché du travail. Et qu'il soit français ou québécois, croyez-moi, je n'ai pas vu tant de différences. Hiérarchie, performance, reconnaissance et objectifs font partie du vocabulaire d'entreprise de part et d'autre de l'Atlantique. Et un ordinateur, ici ou ailleurs, a les mêmes propriétés.

Oui, au Québec, une certaine catégorie d'immigrants, notamment d'origine maghrébine, reste sur la touche. C'est dommage. Je ne crois pas que ce soit du racisme de la part des Québécois. Enfin, je l'espère. Ce sont des préjugés et des appréhensions qui ont la vie dure. Ainsi, comme dans toutes les sphères des relations humaines, il est essentiel de faire un effort de part et d'autre pour mieux se connaître. Immigrer n'est absolument pas facile et demande beaucoup d'humilité. Il faut être prêt parfois à recommencer à zéro, et accepter que la route soit longue avant de retrouver un air d'aller comme celui que l'on a laissé derrière soi.

14 août 2011

Qui l'eut cru ?

Vous savez quel événement aura lieu le 25 septembre prochain ? Non ? Eh bien, je vous l'apprends si vous n'êtes pas au courant.  Il s'agit du marathon Oasis de Montréal.
« Oui et alors ? » me direz-vous.

Et alors, cette année, il y aura une personne qui n'aurait jamais cru participer une seule fois dans sa vie à une telle compétition : moi.

Vous avez bien lu, celle qui vous livre depuis quelque temps quelques pans de sa vie, qui n'est pas montée sur un vélo depuis plus de dix ans, qui n'a jamais fait de jogging et qui avait arrêté depuis belle lurette de faire bouger son corps, trop occupée à faire travailler ses méninges ! J'ai changé mes mauvaises habitudes il y a seulement deux ans.

Bon, ne vous méprenez pas. Si l'on parle d'un marathon (42 km), je n'en ferai que la moitié, et en marche rapide. Il ne faut pas abuser...

Je vous mentirais si je vous disais que ce défi à venir ne me trottait pas dans la tête chaque jour. J'ai peur de ne pas être à la hauteur. Peur d'échouer. J'ai, en même temps, une hâte à le vivre. Car, au-delà du dépassement physique qu'il m'imposera, ce défi représentera pour moi une étape importante dans ma vie. Une sorte de réveil après une longue période de doutes et d'appréhension. En tout cas, je l'espère car j'aurai besoin d'être bien éveillée et d'avoir les yeux grand ouverts pour dépasser la ligne d'arrivée.

Pour recommencer à me sentir intensément vivante. Et passer à autre chose.





06 août 2011

Événements griffés

Question de retrouver un peu de légèreté par rapport à mes derniers billets, je vais vous parler de mode. Mais attention de mode en tant que création et en tant que patrimoine. Quand même... En fait, il s'agit de deux coups de coeur que j'ai eus cette semaine. On dit jamais deux sans trois, alors qui sait, un troisième coup au coeur m'attend peut-être. Bon là, je m'éloigne...

Le premier a eu lieu jeudi soir. Je suis allée voir l'exposition La planète mode de Jean-Paul Gaultier, de la rue aux étoiles présentée au Musée des beaux-arts de Montréal jusqu'au 2 octobre. J'avoue être toujours un peu réticente face à ces grands événements culturels qui font la manchette à grand renfort de coups de marketing et de promotion de masse. Peut-être est-ce la raison pour laquelle j'ai attendu que la poudre aux yeux s'estompe avant d'aller y faire un tour. Et je n'ai pas été déçue.

Même si le coût d'entrée au Musée me semble toujours un peu élevé (15 $) et donc peu démocratique, l'occasion qui nous est donné de voir les créations de monsieur Gaultier - dont la plupart n'a jamais été exposée - en vaut la peine. Je dirais que plus qu'une exposition de mode, c'est avant tout une fête consacrée à l'imagination et à l'audace.

Mon deuxième coup de coeur a eu lieu vendredi soir lors du Festival Mode & Design qui se déroule principalement sur la rue McGill en plein centre-ville de Montréal. Gratuits et ouverts au grand public, les défilés de mode de cet événement attirent les foules depuis maintenant dix ans.

Ainsi, vendredi soir, avait lieu le défilé Les Intermporelles, présenté conjointement par Jeanne Beker, une icône de la mode au Canada et Suzanne Chabot, directrice du Musée du costume et du textile du Québec (www.mctq.org) dont je vous avais déjà parlé dans un de mes tout premiers billets (cf. Les grandes griffes d'un petit musée). Ce sont ainsi 22 pièces de la formidable collection du Musée qui sont sorties de leur housse, qui ont été portées par des mannequins, et qui ont subjugué la foule tant par leurs coupes, leurs couleurs que par leur élégance... intemporelle. Un véritable régal pour les yeux partagé, croyez-moi, par de nombreuses personnes dans la foule. Les donateurs de ces tenues signées entre autres Raoul-Jean Fouré, Clairette Trudel, John Warden, Colpron d'Anjou, ou Marie-Paule Nolin ont certainement apprécié de voir ces trésors cachés se dévoiler au plus grand nombre.

Alors, messieurs et mesdames les décideurs, à quand un espace digne de ce nom consacré à notre fabuleux patrimoine de mode ? Le MCTQ, sa directrice et son personnel ont la matière mais aussi l'expertise et la passion. Ne restent plus que les murs. Avec un petit effort, on devrait bien trouver une solution.

En attendant, vous voulez découvrir ou redécouvrir certains des plus grands créateurs québécois d'hier à aujourd'hui ? Voyez des entrevues et des images d'expositions qui leur ont été consacrées récemment à Montréal et à Québec sur les sites districtmontreal.com et unlienquisecultive.com.

Vous pouvez aussi visionner l'intégralité du défilé Les Intemporelles sur Youtube sous l'intitulé Timeless Creations Runway with Jeanne Beker


04 août 2011

Folies et décadences

Les mots Dividendes, Dow Jones, TSX, Nasdaq, marché des changes effleurent mes oreilles comme une langue étrangère. En revanche, je suis plus sensible à « dégringolade boursière », « chute des bourses », « récession » qui résonnent comme de véritables menaces sur l'échiquier géopolitique mondial déjà bien fragile. Les États-Unis sont dans le rouge, l'Europe vacille, le Japon faiblit et le reste du monde tremble face à ces mouvements axés sur l'argent. Mais rassurons-nous, les investisseurs se réfugient dans l'or qui a fracassé un nouveau record en cours de séance ce jeudi 4 août, à 1 680 $ l'once. Triste monde...

En ce sens, je suis ces jours-ci très chamboulée par tous ces chiffres qui nous sont jetés à la figure et qui m'inspirent à la fois de l'incrédulité, de l'indignation et ce très désagréable sentiment d'impuissance.

En voici quelques-uns, relevés ces derniers jours dans les médias:

- Le plafond de la dette de l'État américain a atteint 14 580, 7 milliards de dollars.

- 18 % des enfants de moins de trois ans aux États-Unis présentent un poids insuffisant par rapport à leur âge.

- Plus de 11 millions de personnes sont confrontés à la pire sécheresse des dernières décennies en Afrique de l'Est (Kenya, Somalie, Éthiopie, Djibouti, Soudan et Ouganda).

- Plus de 29 000 enfants de moins de cinq ans sont morts depuis 1 mois 1/2 dans le Sud de la Somalie.

- D'après l'ONU, 640 000 enfants somaliens sont extrêmement mal nourris, ce qui laisse penser que le nombre d'enfants en bas âge qui vont mourir va augmenter.

Je l'avoue, je n'ai jamais été très à l'aise avec les chiffres mais ceux-là, je ne les aime vraiment pas.