24 juin 2011

Bonne fête !

En ce jour de Fête nationale, je ne peux m'empêcher de penser aux propos hyper alarmistes du chef déchu du Bloc québécois, Gilles Duceppe, dans le cadre de sa dernière entrevue il y a quelques jours. « Une assimilation fulgurante menace les Québécois. » affirmait-il dans ce ton de voix éteint qui l'a toujours caractérisé...

Installée au Québec depuis trois mois en 1995, je me souviens d'avoir suivi fébrilement les résultats du référendum d'octobre. Je sentais à cette époque une véritable ferveur autour de ce sujet d'actualité qui mobilisait les «pour» et les «contre». Depuis, l'élan s'est grandement effrité et les messagers d'une catastrophe annoncée n'ont cessé de se faire entendre. Avec les résultats que l'on connaît.

Le mot « assimilation » est un mot que je déteste. Demandez donc à un immigrant établi ici depuis longtemps s'il se sent assimilé... J'en doute. Intégré, il le sera certainement, en tout cas je l'espère, en total respect des valeurs et règles de son pays d'adoption, mais sans pour cela renier ses origines, sa langue, son histoire auxquelles il est souvent très attaché et qui constituent son individualité.

Le Québec est une société distincte de par ses origines, sa langue et son histoire. Pour survivre, ses acteurs doivent se tenir en bloc, au-delà des diktats d'un parti politique. Un bloc d'hommes, de femmes et d'enfants qui évolue sur une vision d'avenir constructive, sur l'acceptation de sa place et de son rôle dans un espace géopolitique en mouvance, et sur une capacité de cultiver ses différences sans dénigrer celles des autres.

Or, que voit-on dans notre société distincte ?

Un dénigrement constant : Montréalais / Québécois, urbains / banlieusards, gens des villes / gens des régions, québécois de souche / immigrants, vieux / jeunes, intellos / peuple, francos / anglos, etc.

Un cynisme ambiant : « tous des pourris ! », « on ne peut rien y faire », « ça ne fonctionnera jamais »,  bla, bla, bla...

Un sentiment d'infériorité  : « on est petits et on le restera.», « on l'a pas eue facile. », «ici, on n'a pas les moyens. », bla, bla, bla...

Personnellement, je ne pense pas que ce soit une fête nationale qui se déroule une fois par année qui peut changer les choses, surtout quand, dans un coin de pays, on passe plus de temps à réglementer la consommation d'alcool plutôt que la consommation de culture.

C'est chaque jour que nous devons nous retrouver et nous retrousser les manches. Et ce, sans répéter ad nauseam que c'est la faute des autres. Alors parlons, argumentons, discutons, engueulons-nous et osons. Mais surtout avançons. Car, au-delà des mots, un pays, ça se mérite et ça se construit avant tout sur le terrain.

1 commentaire:

  1. Louise Sébastien24 juin 2011 à 12:41

    Bonne fête à toi aussi, chère Québécoise ! Sais-tu que c'est la première fois que je laisse un commentaire sur un blogue ? J'espère qu'il se rendra à bon port. Je devrais peut-être attendre que Clara revienne et lui demander sur quel bouton appuyer ? Ben en tout cas, je continuerai à te lire avec intérêt. C'est drôle de lire les textes de quelqu'un qu'on connaît, c'est comme accéder à une différente facette de cette personne. À très bientôt !

    P.S. J'ai bien ri en lisant les aventures capillaires. Mon Dieu, jusqu'où sommes-nous capables d'aller ?

    Louise

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