13 mars 2013

Les magazines féminins au coeur de la convergence médiatique

Cette semaine, nous apprenions que TC Média s'associait avec l'animatrice Véronique Cloutier pour lancer un nouveau magazine féminin intitulé tout simplement Véro. Lancée dès l'automne prochain et publiée quatre fois par année, cette publication s'adressera « aux femmes passionnées, actives, qui aspirent à être bien dans leur peau, qui chérissent les moments en famille et qui mordent dans la vie.» peut-on lire dans le communiqué de presse.
 
On nous dit aussi que ce nouveau magazine aura « tout comme sa muse, un style pétillant et énergique, un look sophistiqué et accessible, un ton vivant et pertinent.». Autant dire les qualités et les caractéristiques que s'attribue la majeure partie des magazines féminins. J'imagine que les concepteurs de cette nouvelle publication ont déjà pensé à intégrer des sujets qui dépasseront cet éternel fil conducteur qui est beauté/mode/amour/bien-être, comme le soulignait très justement le journaliste Hugo Dumas dans le journal La Presse cette semaine.

Entendons-nous bien, je n'ai rien contre madame Cloutier que je félicite pour ses succès en tous genres qui reposent sans aucun doute sur de l'ardeur au travail. En revanche, je réagis plutôt négativement à cette tendance de plus en plus fréquente à relayer un seul modèle de réussite au féminin au sein de la société québécoise : avoir une esthétique agréable, un travail valorisant mais surtout valorisé, un chum amoureux et de beaux enfants, un condo, une belle voiture, des vacances en mars au soleil, une piscine creusée, un magnifique chien, etc. Exemple : sur la page couverture du dernier numéro du magazine Clin d'oeil - spécial bonheur - on peut lire un titre « Heureuse comme Gisele, comblée, jolie et mariée à Tom Brady (oh oui, on l'envie!) ». N'oublions pas que les magazines pour les femmes proposent un contenu conçu majoritairement par des femmes. Disons que l'on ne s'aide pas, mesdames...

Je suis aussi horripilée par cette hypocrisie ambiante qui veut nous faire croire à des nouveautés alors que nous sommes les dindons de la farce dans le cadre d'une compétition féroce qui se joue entre des magnats des médias dans un marché aussi petit que celui du Québec. Tout comme Patricia Paquin est une marque qui rapporte pour le groupe Quebecor, Véronique Cloutier devient la vache à lait du groupe TC Média. Elles ne sont pas nos muses, mais bien celles de ces importants joueurs de la convergence médiatique. 

Doit-on s'inquiéter de cette homogénéisation des contenus médiatiques ? Est-ce que la concentration de contenus rédactionnels multiplateformes - qui repose avant tout sur une quête de profits - peut finir par nuire à la qualité et entraîner une standardisation de l'information ? Je me pose de plus en plus ces questions tant je déplore une certaine dégradation de la diversité des nouvelles et surtout d'opinions qui est, selon moi, indispensable pour se forger un esprit critique et jouer pleinement son rôle de citoyen. 

Et vous, qu'en pensez-vous ?

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