21 octobre 2012

Une chance qu'on s'a

Cette semaine, notre amie Nancy nous a lancé une véritable déclaration d'amour, à Tara, à Marie-Pierre et à moi-même. Spontanée et émouvante, on peut la résumer à quelques mots soit « une chance qu'on s'a » comme dans la chanson de Jean-Pierre Ferland. 

Il n'y a pas si longtemps encore, nous étions cinq comme les doigts d'une main. Sauf qu'un soir de janvier 2011, le destin nous a enlevé notre amie Marlène. Comme ça, sans prévenir, tout juste après qu'elle eut réglé l'addition d'un repas qu'elle venait de partager avec Marie-Pierre. Faible consolation que de se dire qu'elle a tiré sa révérence dans son resto préféré, le Milos sur l'avenue du Parc.

Depuis que je vis au Québec, j'ai rencontré quelques personnes qui, alors qu'ils sont dans la quarantaine, peuvent se vanter d'avoir encore des amis du primaire. Peut-être est-ce votre cas. Je suis à chaque abasourdie devant ces histoires de grande amitié, à la fois incrédule et envieuse. 


J'ai immigré au Québec à 28 ans et j'ai laissé des ami(e)s derrière moi. De toute façon, même quand je vivais en France, il m'était impossible de parler d'amitiés datant de la petite enfance car ma famille versait dans le nomadisme. Disons que je peux me vanter de nombreuses amitiés de passage.

Malgré tout, de boulot en boulot, et par le biais de multiples rencontres, j'ai pu recréer un réseau à Montréal en m'éloignant un peu de mes amies de France. C'est un peu comme les pages d'un livre que l'on tourne pour poursuivre l'histoire. Et le temps a bien fait les choses, alors que je peux parler d'amitiés datant de plus de dix ans de ce côté-ci de l'océan, comme celle par exemple que j'entretiens avec Virginia que je connais depuis 1997 alors que nous travaillions toutes deux au Centre canadien d'architecture. Depuis, il y a eu Karole avec qui j'ai failli mourir en Gaspésie, Anabelle qui me gêne parfois avec ses connaissances savantes, Caroline, la sportive d'élite qui me fait suer régulièrement, et tant d'autres. 

J'ai lu quelque part, qu'à 75 ans, chacun d'entre nous aura rencontré 50 000 personnes ! La liste n'est donc pas prête d'être terminée. Il doit bien y avoir quelques amoureux dans ce grand nombre - ou au moins un ! - mais ça, c'est une autre histoire...

Samedi dernier, mes copines et moi sommes allées bruncher au restaurant Byblos sur Laurier. Blotties autour d'une petite table plombée par le soleil, on s'est raconté nos derniers potins, le voyage de Marie-Pierre avec son amoureux en Argentine et au Chili et les bons dodos du Mika, le beau garçon de Tara. Des fous rires ont rapidement fusé comme celui qui a éclaté quand la propriétaire eut pris notre commande. Il faut dire que nous avons dû travailler fort pour décrocher un petit sourire à celle-ci qui n'en avait ni l'envie ni le temps... L'arme fatale : les compliments. Je commence : « Il est très beau votre collier, madame ». Oh, il semble que nous ayons gagné un point alors qu'un semblant de sourire semble poindre. Nancy renchérit : « Et cette pierre, elle est vraiment magnifique. Qu'est-ce que c'est ? ».  « C'est Allah », répond notre hôte, désormais conquise. Alors qu'elle tournait les talons, voilà notre Nancy qui lance « À la quoi ? ». « Mais non, c'est écrit Allah ! » nous exclame-t-on en choeur alors que nous comprenons que c'était une blague. Ouf, l'honneur est sauf. Une amie un peu étourdie ou à côté de la plaque, ça passe, mais illettrée, pas sûr.

Bon, bon, bon, je sais bien que cette anecdote n'est pas drôle pour vous. Vous auriez dû être sur place. Rassurez-vous, je ne vais pas vous en raconter d'autres, je crois qu'il est mieux que nous les gardions pour nous. Mais si vous entendez des fous rires dans un resto près de chez vous, vous aurez été prévenus...

Sur la photo, avec leur air si sérieux, vous pouvez voir Nancy qui pointe un écureuil et Tara, avec sa peau de bête sur le dos (pftt ! c'est même pas une vraie) qui se demande si ces petites bêtes feraient de beaux manteaux.

2 commentaires:

  1. Je pense partager des fou rires avec toi en septembre, oui, oui, les français arrivent en 2013
    Nous t'embrassons bien fort
    Solange

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  2. Moi de même, j'ai laissé derrière mes amis de l'école primaire, ma famille étant déménagée à plus de 300 kilomètres de la ville de mon enfance. Parmi ceux-ci, la "fille" de ma vie, un amour jamais révélé, mais au combien précieux, encore aujourd'hui. Elle est devenue pour moi la femme archétypale immaculée, celle qui me permet d'être toujours amoureux des femmes !

    M. Maillette

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