Pendant que l’on parle de gros sous qui tombent « comme par hasard » dans
les poches de gens bien petits, certains organismes communautaires crient
famine et tentent par tous les moyens de sauver leur peau. Dont les radios
communautaires qui, en plus d’être confrontées à la suprématie des grands
réseaux commerciaux, à la concurrence de la télévision et au développement des
nouveaux médias, doivent aussi surmonter un manque de financement et un souci
constant de survie financière. Constat bien triste car je suis fortement
convaincue que les radios associatives et communautaires ont joué et jouent
encore un rôle important pour encourager la participation citoyenne, faire
circuler l’information de proximité et se positionner comme contre-pouvoir
local.
Si je prends la plume aujourd’hui, c’est que l’unique radio communautaire
et multilingue du Québec, Radio
Centre-Ville, dont les studios fort discrets se trouvent sur le boulevard
Saint-Laurent de Montréal (coin Fairmount) connaît un avenir incertain. Si je
prends la plume aujourd’hui, c’est aussi par intérêt personnel, je l’avoue, car
Radio Centre-Ville m’a permis de réaliser un vieux rêve d’être derrière un
micro. C’est donc la moindre des choses pour moi de relayer, comme je peux, son
appel à l’appui de la population pour assurer le maintien de ses émissions.
Son enjeu ? Un de ses plus importants partenaires, Centraide, a décidé
de retirer sa subvention annuelle d’un montant de 100 000 dollars à compter de
mai prochain. Je crois important de préciser que l’organisme n’a pas pris cette
décision de gaieté de cœur. En ces temps de disette pour l’action communautaire
dans son ensemble, l’organisme a dû faire une liste de ses « premières
priorités » – comme disent les politiciens – pour distribuer ses dons de façon
efficiente, tant il y a à faire. Et Radio Centre-Ville ne fait malheureusement
plus partie de cette liste. Une décision fort compréhensible considérant les enjeux
sociaux, mais elle demeure toutefois désolante. Pour ses auditeurs, ses
responsables très dévoués dont son directeur, monsieur Arlindo Vieira, ainsi
que pour ses 350 bénévoles dont certains sont animateurs depuis près de trente
ans et plus.
Oh, bien entendu, ce n’est pas la première fois que cette station qui
diffuse des émissions depuis près de quarante ans dans huit langues (français,
anglais, espagnol, portugais, grec, créole, cantonais et mandarin), vit des
moments difficiles, et la détermination des personnes qui la tiennent à bout de
bras a toujours été exemplaire.
Aujourd'hui, c’est sous le thème « Un monde différent » que Radio Centre-Ville organise
son radiothon et ce, jusqu’au 7
décembre. Si vous vous sentez interpellés, vous pouvez faire un don directement
sur le site www.radiocentreville.com, en envoyant un
chèque par la poste ou en vous présentant directement au 5212, boulevard
Saint-Laurent. Sur le site, vous pouvez également miser sur les nombreux
articles, forfaits restaurants, billets de spectacles, œuvres d’arts et livres
de collection, fabuleux prix de sa vente aux enchères qui est organisée.
Merci d’avance !
Radio
Centre-Ville, c’est un engagement continu à articuler
la singularité et l’universalité des communautés qui forment le tissu social de
Montréal.
C’est aussi, entre autres :
- La plus ancienne émission de cinéma, Derrière l’Image (depuis 1980, toujours en ondes)
- La plus ancienne émission de hip hop francophone, Nuit Blanche (depuis 1991, toujours en ondes)
- La plus ancienne émission féministe anglophone, Matrix (depuis 1980, toujours en ondes)
- La première émission produite par et pour les homosexuels dans la défense de leurs droits (1981)
- Des émissions réalisées par des prisonniers, Souverains Anonymes (prison de bordeaux)
- La première émission hebdomadaire produite par des enfants, Radio Enfants (depuis 1999, toujours en ondes)
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