20 novembre 2012

Garçon ! Mon gaspacho est froid !


Savez-vous quel est le point commun entre Frank Cotroni et Normand Laprise ? Tous deux ont publié un livre de recettes, l'un en 2003 et l'autre cette année. L'autre point commun est que tous deux sont (ou ont été dans le cas de Cotroni) des chefs de clans, l'un dans les délits criminels de toutes sortes et l'autre dans les cuisines de son fameux restaurant, le Toqué. Bien entendu, les comparaisons s'arrêtent là...
Certes, vous me direz qu'il s'agit là d'une entrée (sic !) en matière légèrement tirée par les cheveux pour vous donner l'eau à la bouche sur le sujet que je souhaite décortiquer ici, soit les livres de cuisine et les émissions culinaires à profusion. Aux côtés d'un Ricardo, maître de la pédagogie culinaire et de la convergence médiatique de son art, il y a entre autres Louis-François Marcotte, jeune chef-propriétaire de deux ou trois restos à la mode à Montréal, devenu la coqueluche du petit écran et des magazines. Il y a aussi la cuisine-people (terme librement inventé par moi-même) avec, par exemple, Christian Bégin ou Geneviève Brouillette (actrice que j'adore) qui tentent de nous faire saliver nonchalamment avec un verre de vin à la main, Mahée Paiement ou encore Mitsou qui avait su s'adjoindre les services du Docteur Béliveau dans le cadre de sa défunte émission scientifique et culinaire, Kampaï. Même si j'ai aimé à une époque voir Daniel Pinard et Josée di Stasio à l'oeuvre dans une cuisine, il m'arrive parfois de penser que nous allons bientôt tous avoir une indigestion collective tant le concept a été repris ou adapté pour mieux nous abreuver de recettes, de saveurs, de produits d'ici ou d'ailleurs. Ah oui, j'allais oublier l'inimitable Martin Picard qui n'hésite pas à dépecer le cochon en direct. Bien sûr, il y a de bonnes idées comme l'émission Les Chefs de Radio-Canada qui a le mérite de mettre de l'avant les talents de la relève sur les conseils avertis de maîtres en la matière.
Mais entre vous et moi, sommes-nous en assez grand nombre dans notre belle province pour assimiler toute cette salade passée à l'essoreuse des courses à l'audimat ? Les biens nantis parmi nous sont-ils si nombreux pour pouvoir se procurer des produits bio, locaux ou exotiques ? Est-ce cette surenchère de l'art culinaire qui peut nous permettre d'apprécier une vraie cuisine, qu'elle soit gastronomique, du terroir ou de quartier, affranchie de tous clichés et investie d'un seul et unique credo: le goût du bon?
Pas sûr... Ainsi, pour finir sur une petite note mi figue mi raison, permettez-moi de partager avec vous deux petites anecdotes d'un ami serveur dans un restaurant fréquenté particulièrement par des membres de la haute bourgeoisie montréalaise. La première étant cette dame qui avait porté son choix sur cette salade « mesclune » (prononcé tel qu'écrit) ou encore ce gentil monsieur qui héla le garçon car, voyez-vous, son gaspacho était froid...

1 commentaire:

  1. Moi je pleure simplement pour la fermeture du resto Chez Magnani rue Lajeunesse. Adieu lasagna verde, la meilleure au monde !

    RépondreSupprimer