Alors que son utilisation se conjugue avec plaisirs d’été, la
piscine a malheureusement apporté son lot de tragédies familiales depuis le
début de la belle saison. La négligence de certains adultes est parfois pointée
du doigt pour tenter d’expliquer l’inexplicable. Mais à quoi bon ? Qu’il y
ait eu négligence ou autre comportement irresponsable, n’y a-t-il pas de
punition plus terrible que celle de perdre un enfant dans de telles
circonstances.
Mon objectif ici n’est pas d’écrire un article sur ces tristes
faits d’actualité, mais de partager avec vous, si vous me le permettez, une
réflexion que je me suis déjà faite à mon arrivée au Québec il y a dix-sept
ans : comment se fait-il qu’au pays de l’hiver, il y ait autant de piscines
privées, notamment dans les banlieues périphériques de Montréal (où je peux en
parler puisque c’est là que j’habite) ? J’imagine que vous allez me répondre
qu’il s’agit d’un bien essentiel pour profiter pleinement d’un trop court été. Certes.
Je répondrais que je comprends tout à fait, alors que j’ai pu moi-même barboter
à quelques reprises dans une de ces piscines, propriétés de gentils amis.
À présent, si je vous entraînais sur le terrain de la
consommation responsable, plus précisément celle d’une ressource naturelle mais
point éternelle : l’eau, me suivriez-vous ? Car c’est, comme vous
l’aurez compris, cet enjeu qui me titille. Il faut dire que mon passé européen
m’a toujours enseigné que l’utilisation de l’eau a un coût. À moins que ce ne
soit la vue de ces enfants que j’ai vus tenter de remplir des jerricanes au
seul puits du village. Ainsi, de voir toutes ces piscines bleu azur que l’on s’offre,
séduits par ces images paradisiaques des pubs de Club piscines, je m’interroge
sur le niveau de conscience environnementale de leurs propriétaires, au-delà de
leur plaisir à se la couler douce.
Mais qui s’en priverait à leur place ? De l’eau, il y en a
en masse ici avec tous nos lacs et rivières, et en plus, elle est
gratuite ! Une véritable aubaine, n’est-ce pas ? Pas étonnant alors que
l’on lave à grands coups d’eau l’entrée de garage asphaltée, ou le gazon qui a
eu un petit coup de chaud… Mais imaginez un peu si l’on devait payer plus de 3
$ le mètre cube d’eau, comme c’est le cas en France ou pire, jusqu’à 8 $ comme
au Danemark, pensez-vous que l’on y réfléchirait à deux fois avant d’ouvrir le
robinet ? Je pense que oui…
Mais que voulez-vous, cela fait partie de la vie gâtée dont nous
profitons au Québec : on chauffe à fond l’hiver parce qu’il fait trop froid
dehors (parfois un peu trop puisque certains magasins laissent leur porte
ouverte) et on climatise à la grandeur des maisons l’été, parce qu’il fait
trop chaud dehors. Mais comme il fait alors trop frais dedans, on sort pour se
baigner dans la piscine…
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